En voyageant depuis le Nord, nous avons vu en Patagonie beaucoup de steppes arides appelées “pampa” et peu de zones forestières. Plus au Sud, proche de la ville de Tolhuin, nous avons enfin aperçu au loin les premières forêts. Mais quelle ne fut pas notre déception lorsque nous sommes arrivés plus près : il s’agissait en fait de “cimetières” de forêts ! Beaucoup d’arbres sont morts et une grande partie est recouverte d’une sorte de champignon…
Depuis, plusieurs questions restaient sans réponse : pourquoi tant d’arbres morts ?! Ce champignon est-il responsable? Quel est la part de l’action humaine dans le paysage qui se déroule devant nos yeux?
Nous avons questionné les locaux, avec différents résultats… Donc nous avons finalement demandé aux personnes qui gèrent ces étendues boisées, l’équivalent de notre office national des forêts, la “CONAF” (Corporacion Nacional Forestal). Voici les réponses fournies.

L’histoire nous donne une partie de la réponse. A l’époque des colonisations, le territoire a été découpé en estancias (fermes privées) immenses. Les fermiers installés ici ont alors pratiqué le déboisement par le feu afin d’agrandir les zones de pâture. Aujourd’hui la CONAF ne peut pas agir car ces terrains sont privés. Ils ne peuvent reboiser que sur les zones qui ont été entre temps protégées par des parcs nationaux ou des réserves. De plus, du fait des conditions climatiques difficiles (froid, vent) les arbres poussent très lentement et replanter sur de telles surfaces est un travail titanesque.


Nous apprenons également que le champignon observé est un lichen appelé par les locaux “barbe des indiens” ou “barbe des vieillards“. Il vit en symbiose avec l’arbre. Néanmoins si l’arbre est très vieux il accélère sa fin de vie.


Nous avons également entendu parler d’une “pourriture noire” qui serait due à un excès d’eau et qui détruirait les arbres par la base du tronc. Mais ceci ne fut pas confirmé par la CONAF.

D’autre part, un parasite, le “Mysodendron” s’installe parfois sur l’arbre et mène à sa destruction. Ce parasite est nettement moins présent que la “Barbe des indiens”.

Et malheureusement, comme en Europe, l’homme a parfois par négligence un impact énorme, comme dans le parc de Torres del Paine ou des feux accidentels ont dévastés plusieurs milliers d’hectares.

Il reste bien sûr beaucoup à apprendre sur l’histoire et le comportement des forêts Patagones, mais ces quelques réponses nous permettent maintenant de voyager avec une meilleure compréhension de l’environnement qui nous entoure au quotidien.
super l’article. donc le champignon vit avec l’arbre mais ne le tue pas automatiquement.
tu te balades et d’un coup tu te dis: youpiii une foret et tu tombes sur ça.
allez les amis, pédalez bien et bonne saint valentin à mes loulous que j’aime fort