Bolivie, pays de contrastes

La Bolivie fut sans nul doute le pays le plus éprouvant et multi-facettes des trois visités jusqu’à présent sur le continent sud-américain. L’Argentine et le Chili ont été des découvertes préparatoires pour aborder ce pays qui a été jusqu’à présent le plus fort en contrastes de notre voyage.

Sous le sable, la plage

Les routes sont, en dehors des grands axes, des chemins de sable, de terre, de pierres, ou les trois réunis… Dans le sud-lipez, les 4×4 ont créés autant de traces que possible. Souvent, une vallée entière est recouverte sur toute sa largeur des passages de véhicules (sur plusieurs kilomètres !). A l’inverse, les vallées des Yungas ont la plupart du temps une seule route, un seul chemin pour relier deux villages. Des travaux ou un glissement de terrain et les communications sont coupées… De plus, nous avons en Bolivie respiré beaucoup de sable et de gaz d’échappement. La sortie de La Paz et la traversée de la ville de El Alto furent des épreuves pour nos poumons.

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Paysages lunaires vs jungle

Les écarts d’altitude sont majeurs en Bolivie. Entre les déserts de sel à 3800 mètres et les bananiers à 1000 mètres, il est parfois difficile d’admettre que nous sommes restés dans le même pays. La pauvreté est la même partout, mais les populations des Yungas (dans la « jungle ») ont toute l’année des productions de fruits et légumes. Sur l’Altiplano, durant l’été, seuls le quinoa et les patates parviennent à sortir du maigre sol et au prix d’efforts inhumains. Grandes inégalités entre les peuples du même pays.

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Riz, patates et poulet…

Quel désarroi pour Julien que la découverte de la “gastronomie” traditionnelle Bolivienne. Dans les villages, si cinq cantines proposent un repas, les cinq offrent le même menu invariable : du riz, des patates et du poulet frit… Il n’y a aucune imagination ou innovation. Parfois on trouve du fromage, quelle fête ! Varier son alimentation relève d’un vrai challenge. Mais à La Paz, à sa plus grande surprise, quelle pléthore de restaurants végétariens ou même végétaliens ! Un bonheur pour le corps et l’esprit, tellement savoureux que Fabio et Didier étaient de fervents demandeurs (relire notre post sur La Paz).

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A manger? Non, désolé…

Au village d’Unduavi, accompagné de Didier, Julien cherchait à se restaurer. Fort heureusement, de multiples épiceries servent le traditionnel riz et poulet. Devant l’une d’entre elle, équipée d’une batterie de gamelles pleines donnant sur la route, la réponse à notre requête concernant le dîner fut simplement : “nous n’avons pas de nourriture” ! ! ! Le même soir, la recherche d’un endroit pour dormir fut un chemin de croix. Nous avons fait la patate chaude entre chaque habitant du petit hameau. A l’inverse, à l’approche de la ville de Copacabana, nous avons été généreusement accueillis par un prêtre dans sa modeste paroisse avec accès à une salle de bain et cuisine. Tantôt très froids, tantôt le coeur sur la main, les Boliviens nous auront toujours surpris tout au long du mois et demi passé auprès d’eux.

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Villages en construction…

En Bolivie, très peu de maisons ou bâtiments sont terminés, la faute peut-être à des lois fiscales mal faites. Il en résulte des décors de chantiers permanent, où le rez-de-chaussée est habité et les étages n’ont pas de fenêtres, et ceci depuis des années. Néanmoins, à la télévision, on peut voir de larges publicités pour une avenue flambant neuve et fraichement terminée à La Paz… Dans cette ville, les écarts sont gigantesques, entre les populations pauvres vivant dans de pseudos maison en brique et les quartiers riches où terrains de tennis et piscines se côtoient.

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Nous avons bravé le sable, le sel, et les chemins à flanc de falaise des Yungas. Nous avons rencontré quelques voyageurs à vélo seulement, mais pas les moins courageux. Pour les organismes, l’épreuve fut difficile également. Julien, comme la plupart des cyclo-voyageurs de notre entourage, a subi les assauts des protozoaires et autres petites bêtes présentes dans l’eau ou la nourriture en Bolivie.

Malgré son caractère difficile et contrasté, ce pays nous a beaucoup offert et énormément apprit. C’est un terrain de jeu fantastique pour les cyclo-nomades et d’ailleurs beaucoup s’y retrouvent chaque année.

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